Zachary (Marc-André Grondin), né le soir de Noël 1960 à Montréal, est le quatrième des cinq garçons de la famille Beaulieu. Plus sensible que ses frères, il partage une tendre complicité avec son père (Michel Côté), qu'il admire. Leur belle entente va pourtant prendre fin le jour où, à cause d'un petit incident, Mr Beaulieu se met fortement à douter de la virilité de son fils. Dès lors, Zack, qui ne peut se résoudre à l'idée de décevoir son père, pas plus qu'à celle d'être homosexuel, se réfugie dans le mensonge...
Epatante chronique d'une famille québécoise de 1960 à 1990, C.R.A.Z.Y. (initiales des cinq enfants Beaulieu) a créé l'événement début 2006 en raflant pas moins de dix ''Genie Awards'' (Oscars canadiens) et treize ''Jutra'' (César québécois). Le réalisateur Jean-Marc Vallée s'est en grande partie inspiré de l'histoire vraie de son ami François Boulay, coauteur du scénario.
Les visions fantasmatiques de Zack (offrant des moments oniriques de toute beauté) se mêlent à la réalité tantôt grave, tantôt pittoresque (à l'instar des expressions québécoises) de cette famille ordinaire et attachante. Le portrait de l'adolescent en quête d'identité, en décalage avec l'univers qui l'entoure et qui renie sa nature profonde pour ne pas décevoir son père, sonne incroyablement juste.
Coup de chapeau aux interprètes du film, tous excellents, et à la bande originale inspirée, truffée de tubes seventies (Pink Floyd, Bowie, les Stones...), qui contribue à faire de C.R.A.Z.Y. un film magique, véritablement touché par la grâce.
